— I. Vue d'ensemble historique sur le mot et la notion. — II. La volonté dans la vie spirituelle. Dans le français courant, les mots « vouloir » et « volonté » ont des emplois très diversifiés ; plutôt que d'une constellation de sens, on doit parler d'une « gamme » qui va de bas en haut, selon des degrés d'intensité et de valeur, depuis le « caprice » jusqu'à la décision mûrement réfléchie et résolument mise à exécution. L'enfant « veut la lune » ; « faire tout ce qu'on veut » ; « faire ses quatre volontés » (Anatole France dit : « ses quatre cents ») ; « mettre de la mauvaise volonté » ; « malgré toute ma bonne volonté » ; « à bout de volonté » ; « tendre sa volonté » ; « effort de volonté » ; « volonté puissante » (ou « faible ») ; « volonté de fer » ; etc. ; cf. les exemples donnés par P. Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, t. 7, p. 1039-40. Dans le Vocabulaire technique et critique de la philosophie, dir. A. Lalande, la définition A est en fait une description du processus de l'acte volontaire ; les définitions B et C trahissent une même diversité de sens : « B. Qualité du caractère consistant dans la force plus ou moins grande avec laquelle une tendance… se maintient et devient effective malgré la résistance d'autres tendances : une volonté faible ; avoir de la volonté. C. Éthique. Disposition morale à vouloir de telle ou telle manière, soit en général, soit dans un cas déterminé : bonne volonté, mauvaise volonté » (6e éd., Paris, 1951, p. 1217-22). Il faut avoir présente à l'esprit cette multiplicité de sens, qui n'est d'ailleurs pas propre à la langue française, pour évaluer correctement l'évolution de l'idée de volonté à travers l'histoire, surtout chez les philosophes et les théologiens. Faute de pouvoir présenter cette histoire dans les détails (voir la bibliographie), nous insisterons sur les périodes et les auteurs plus importants.

I. VUE D'ENSEMBLE HISTORIQUE SUR LE MOT ET LA NOTION

1. Les philosophes grecs.

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