Titre de l'article : VIOLENCE.
Début de l'article :
— Sans que la violence ait aujourd'hui notablement diminué, notre époque est peut-être caractérisée par une prise de conscience plus grande qu'autrefois et la volonté de mieux « comprendre » ce qu'elle est, spécialement pourquoi et comment elle apparaît sous des formes inattendues et là où on ne l'attend pas, au coeur des civilisations les plus affinées et des religions les plus anciennes, chez des hommes apparemment humanistes et spirituels, qui ont beaucoup de mal à la débusquer. Après avoir dressé un constat sociologique et analysé quelques problématiques importantes, les réponses chrétiennes à la violence seront exposées : I.
Les diverses manifestations de la violence. — II
. Analyse des fondements de la violence : A.
Réflexion psychanalytique. — B.
Réflexion de philosophie politique. — III
. Éléments de réponse chrétienne à la violence : A.
Données bibliques. — B.
Positions chrétiennes concernant la violence.
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I. LES DIVERSES MANIFESTATIONS DE LA VIOLENCE
La violence n'est pas aisément définissable : car plus qu'à une catégorie d'actes et de représentations qu'on pourrait circonscrire, nous avons affaire à une dimension de la vie sociale, ou à une composante transversale des diverses formes de sociétés. L'agressivité peut se mesurer ou se prêter au protocole a priori neutre du laboratoire, mais non point la violence qui implique le chercheur qui voudrait l'« expliquer ». Avec la violence, comme avec bien d'autres « problèmes sociaux », nous sommes situés devant une difficulté majeure : celle de parler scientifiquement de ce qui ordinairement nous traverse. En somme, il n'existe pas d'étanchéité qui garantisse une objectivité ou qui fournisse les moyens d'une objectivation. Traiter de la violence comme d'un objet qui pourrait s'étudier à distance, c'est déjà tenir une position morale ou idéologique. On ne peut se saisir de la violence : c'est plutôt la violence, jusque dans le discours distancié qu'on veut en produire, qui nous tient. La pensée sociologique ne peut donc qu'être « seconde » : elle n'est pas réflexion interprétative d'un fait qui pourrait...
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