— Sous le mot Nazareth (DS, t. 11, col. 63) l'axe central de cet article a déjà été déterminé : Nazareth dans la littérature spirituelle. La vie cachée n'est pas seulement « l'école » de Charles de Foucauld (DS, t. 5, col. 729-41), ici principalement visée, elle est aussi la vita abscondita de Col. 3, 3, la vie intérieure et, dans certains cas, la vie d'oraison, surtout contemplative. Nazareth est aussi la Sainte Famille (DS, t. 5, col. 84-93) et l'Enfance de Jésus (t. 4, col. 652-82). Le thème, d'autre part, avoisine ceux d'enfance spirituelle (t. 4, col. 682-714), d'abandon (t. 1, col. 2-49), d'humilité (t. 7, col. 1136-87), pour ne citer que les principaux. On évoquera les incidences de cette tradition, ramenée ici aux seuls auteurs et ouvrages qui parlent explicitement de la vie cachée, sur la spiritualité de Nazareth. 1. Les enracinements. — 2. A la croisée de dévotions et de thèmes. — 3. La spiritualité de Nazareth.

1. Les enracinements.

— On a écrit (A. Peyriguère, Le temps de Nazareth, Paris, 1964, p. 109) que la place primordiale du Christ dans la vie et l'oeuvre de Charles de Foucauld rejoignait « les Pères, sinon directement, du moins par l'École française ou autrement », que son idée de l'Incarnation retrouvait celle d'Irénée, « irruption d'une énergie divine », « virtualités » incalculables (semblables expressions se trouvent dans Contra haereses IV et V à propos de la résurrection de la chair), ou celle de Clément d'Alexandrie, « semence de salut » constamment efficace, « palingenèse, nouvelle naissance du monde ». Mais les expressions citées pêle-mêle, sans référence précise, ne retiennent pas le contexte. Lorsqu'Irénée parle « d'une énergie divine », il entend affirmer la divinité du Christ venu récapituler tout et tous (DS, t. 7, col. 1949-52). La palyngenesis est un vocable stoïcien, repris par Plotin ; Clément d'Alexandrie (Stromates V, 7, 7 ; 104, 1-5 ; SC 278, p. 34-35, 198-99) l'utilise pour désigner la nouvelle naissance de l'homme « sous la forme de la...

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