Auteur : Michel DUPUY.
 
Tome 16 - Colonne 570
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Titre de l'article : VIDE.
Début de l'article :
— I. En Occident. — II. En Orient.
I. En Occident
Le terme « vide » peut désigner : soit le vide objectif, c'est-à-dire l'absence d'objet dans ce qui peut en contenir ; soit le vide subjectif, vide de la conscience.
1. BIBLE ET PATRISTIQUE.
— On ne peut pas dire que ces deux thèmes procèdent principalement de l'Écriture sainte, même s'ils y trouvent quelques appuis. Car ce n'est pas précisément du vide que l'homme biblique éprouve la fascination ou l'horreur ; ce n'est pas dans le vide qu'il craint de tomber, c'est plutôt dans la boue qu'il se voit enfoncer sans trouver de point fixe (Ps. 69, 3). Le « bohu », mot parfois traduit par « vide », va de pair avec le « tohu » initial : la terre était « tohu et bohu » (Gen. 1, 2). « Tohu » signifie désordre ou désert plutôt qu'absence. Or le désert est le lieu de la rencontre de Dieu. Quant à « bohu », c'est un mot rare diversement traduit, ce qui donne à penser que sa signification est floue. Les versions en grec hésitent entre le rien et le vide, notions plus précises élaborées par la réflexion philosophique. Aristote en particulier s'en est pris longuement à ceux qui ont fait du vide une sorte d'espace préexistant. Contre Démocrite et Leucippe il a établi que le « vide séparé » n'existe pas non plus que le « vide inséparable » que les conceptions atomistes situent dans les corps. Il leur reproche de faire du vide une cause du mouvement (conception à laquelle Pascal ne portera le coup de grâce qu'au 17e siècle), en ce sens que le vide serait ce en quoi le mouvement a lieu (De coelo 3, 8 ; Phys. 4, 6-9). C'est dire que le vocabulaire grec bénéficie d'une élucidation dont le vocabulaire hébreu est fort loin. En grec, les termes de néant et de vide ne sont pas interchangeables. Si les Septante traduisent « tohu » en Jér. 4, 23 par « rien », ils n'osent dire qu'initialement la terre qui était « tohu et bohu » n'était rien ou était vide. Théodotion, pour sa part, la dit vacuité (kenôma), ce qui concilie fidélité au texte hébreu et rigueur...

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