Auteur : André CABASSUT.
Tome 2 - Colonne 2654
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Titre de l'article : CURIOSITÉ.
Début de l'article :
— 1. Notion. —2.
Conséquences. —3.
Remèdes.
curiositasest un dérivé assez tardif de
curiosus, adjectif de
cura= soin, souci, application.
Curiosus, dans le latin classique, surtout chez Cicéron, a d'abord le sens général de soigneux, appliqué, studieux, avec parfois une nuance péjorative : soigneux à l'excès, minutieux. Il a ensuite le sens particulier de « qui recherche avec soin », « avide de connaître », « curieux », et il se prend alors soit en bonne, soit en mauvaise part. C'est à ce sens particulier de
curiosusque se rattache le sens du mot
curiositas, lequel désigne soit une qualité, soit un défaut. Qualité, la curiosité se définit : le désir de connaître, désir naturel à l'homme, manifestation normale de l'activité de son intelligence. Défaut, elle se définit : le désir immodéré ou déréglé de connaître. Le dérèglement de ce désir a été fort bien décrit par saint Thomas (2
a2
ae167 a. 1 c). Il consiste à rechercher des connaissances inutiles au détriment de connaissances utiles ou même nécessaires ; — à vouloir connaître ce qui ne nous regarde pas : la vie intime du prochain, par exemple ; — ou ce qui dépasse nos moyens naturels d'investigation (les secrets de l'avenir, ceux du monde invisible), en recourant alors à des moyens illicites : spiritisme, démonologle ; — ou ce qui excède les forces de nos facultés à tel ou
Jean2, 16), et qu'il met sur le même rang que la concupiscence de la chair et l'orgueil de la vie : ce sont, entre toutes les passions humaines, les trois plus violentes. Cette concupiscence des yeux, « saint Augustin l'entend d'une curiosité effrénée qui pousse à tout voir, tout éprouver, jusqu'à tenter Dieu » (J....
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