— 1. L'homme et les oeuvres. — 2. La spiritualité.

1. L'HOMME ET LES ŒUVRES

1° Les années de formation.

— Hilaire naquit à Poitiers (Jérôme, In epist. ad Galatas II, 3, PL 26, 355b ; Venance Fortunat, Carmina miscellanea II, 19, PL 88, 109b ; VIII, 1, 261c), entre 310 et 320, selon l'avis dominant des historiens (mais qui ne semblent disposer à ce propos que d'un indice extrêmement ténu : une allusion de l'apologie A Constance 2, éd. Feder, p. 198, 15, datant de la fin de 359 ou du début de 360, où Hilaire envisage sa vieillesse pour un avenir encore indéterminé, « consenescam »). S'il reçut le baptême à l'âge adulte (De Trinitate VI, 21, PL 10, 173a ; De synodis 91, 545a), cela ne signifie pas nécessairement qu'il grandit dans une famille païenne, ainsi que l'observe avec justesse son plus récent biographe (C.F.A. Borchardt, Hilary of Poitiers' Role in the Arian Struggle, p. 5). Mais l'« autobiographie » d'Hilaire, dont nous parlerons plus loin, dépeint une évolution religieuse d'un type philosophique, laquelle ne semble avoir 467 été assurée d'aucune pierre d'attente en un âge plus tendre. Ailleurs, par exemple dans son Commentaire sur les psaumes, le souci pastoral conduira Hilaire à évoquer la vie familiale et mondaine de ses compatriotes, ainsi dans les Tractatus super ps. 118, He, 14 (éd. A. Zingerle, CSEL 22, 1891, p. 408), 123, 2 (p. 590-591), 140, 14 (p. 798), 143, 23 (p. 827, 11-26), 146, 13 (p. 854, 1-5). Ces observations critiques, bien loin de suggérer qu'Hilaire ait été élevé lui-même dans un milieu chrétien, le montreraient plutôt très à l'aise et parlant d'expérience, lorsqu'il dit leur fait aux Poitevins demeurés dans le paganisme, puisque c'est d'eux qu'il s'agit dans ces passages selon toute vraisemblance. Plus particulièrement, ces critiques laissent percevoir un fait, dont aussi bien toute l'oeuvre d'Hilaire témoigne de multiples façons, à savoir son appartenance native à la bonne société poitevine de ce temps, celle des propriétaires fonciers et des...

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